Le Problème :
Les programmes de sécurité et d’assistance sociale ne fonctionnent pas au meilleur avantage des Sourds canadiens.
Notre position :
Le système de sécurité sociale doit être réformé en s’éloignant de l’approche déficitaire et en se rapprochant de l’approche de la différence. Le gouvernement fédéral doit établir des normes universelles pour combattre les trop grandes différences dans les programmes provinciaux. L’autoreprésentation des Sourds doit être encouragée dans tous les systèmes et programmes de sécurité sociale.
Les programmes de sécurité sociale au Canada utilisent une approche de médicalisation qui considère la surdité comme déficience devant être « guérie ». Ce modèle basé sur la déficience doit être remplacé par un modèle basé sur la différence qui traite les personnes Sourdes avec respect. Les gouvernements doivent adopter une approche proactive en ce qui concerne la destruction de l’attitude médicalisante et promouvoir agressivement une attitude qui « voit la personne, pas le handicap ».
Les programmes d’assistance à l’éducation découragent les étudiants Sourds de poursuivre des carrières professionnelles en refusant de leur fournir l’aide appropriée dont ils ont besoin pour fréquenter les universités d’arts libéraux au Canada. Les priorités semblent viser à diriger les étudiants Sourds vers des métiers de « cols bleus ». Des personnes Sourdes ayant atteint un statut d’employabilité de bas niveau se voient souvent considérées « employables » et se voient par conséquent refuser un soutien pour reprendre leurs études afin d’améliorer leur statut académique, pour améliorer leurs qualifications pour l’avancement ou pour effectuer un changement vers des carrières plus gratifiantes. En outre, la décentralisation des programmes d’assistance en éducation au niveau provincial a eu comme résultat la création de différences dans l’éligibilité et les niveaux de soutien.
Les gouvernements doivent s’assurer que les programmes d’assistance à l’éducation vise l’éducation des étudiants Sourds en leur préparant pour des carrières progressistes et non pas simplement leur formation pour les emplois de cols bleus. Le gouvernement fédéral doit également exercer des pressions sur les provinces pour qu’elles instaurent des normes adéquates et cohérentes d’éligibilité et de niveau d’assistance minimum en fonction des besoins particuliers. Un financement doit être fourni pour la conception, la formation et la mise à disposition de services de soutien pour les personnes Sourdes, comprenant des interprètes qualifiés, des preneurs de notes, des conseillers et d’autres, dans tous les établissements postsecondaires au Canada.
Quelques programmes d’assistance sociale, tels que l’assurance-emploi, peuvent utiliser des pratiques injustes dans l’évaluation de l’éligibilité d’une personne Sourde à un soutien. Par exemple, ils peuvent compter les aides techniques comme des avantages plutôt que comme des nécessités. D’autre part, dans quelques provinces les programmes peuvent subventionner le coût d’achat de telles aides. Encore une fois, des normes d’évaluation et des procédures cohérentes doivent être établies par le gouvernement fédéral. Des évaluations devraient être effectuées par des stratégies convenablement administrées dans le mode de communication préféré par la personne Sourde.
Nous avons mentionné les problèmes auxquels les personnes Sourdes « employables » font face dans leurs tentatives pour retourner aux études. D’autres de personnes Sourdes désireuses de prendre des cours de formation ou de réorientation se trouvent souvent à l’autre bout du processus : leurs demandes sont rejetées et elles se trouvent officiellement qualifiées de « non formables », non pas parce qu’elles sont réellement non formables, mais parce que le personnel du programme ne peut pas communiquer avec elles et ne peut pas ou ne veut pas fournir de l’aide telle que des interprètes de langue des signes. C’est complètement inacceptable. Des programmes de formation doivent être exigés pour répondre aux besoins des étudiants Sourds, comme l’exige la Charte des droits, la charte des droits fédérale et les chartes des droits provinciales. Le fait d’étiqueter des personnes Sourdes comme « non formables » sur la base de leur moyen de communication différent ne doit pas être toléré ; nous encourageons des mesures protectrices telles que l’exigence d’une évaluation par des conseillers sensibilisés à la culture avant de prononcer de tels jugements. Les personnes Sourdes doivent avoir accès à l’information au moyen de la langue des signes.
La mise à disposition de services aux personnes Sourdes est dominée par les personnes non-Sourdes. Beaucoup d’argent et d’emplois sont impliqués dans ces services ; par conséquent, les personnes non-Sourdes sont fortement motivées à en garder le contrôle. Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux doivent mettre en œuvre une politique exigeant l’autoreprésentation des Sourds auprès de tous les fournisseurs de services avec qui les gouvernements font affaire, de même que dans leurs propres ministères et programmes, afin de briser ce mur d’oppression et d’exploitation des Sourds canadiens.
Lecture recommandée : Social and Financial Assistance for Deaf Canadians, par Gordon Ryall, Canadian Association of the Deaf, 2005
APPROUVÉ : 3 JUILLET 2015
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L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf
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